Cohérence cardiaque 2

Il existe au niveau du cœur comme une pile que l’on appelle le nœud sinusal d’où partent tous les faisceaux nerveux qui innervent le cœur et qui lui permettent de se contracter et donc de battre de façon automatique et rythmique. Ce nœud sinusal est le pacemaker naturel du cœur. 
Il est sous contrôle du Système Nerveux Autonome que l’on nomme communément SNA.

Ce système régule toutes les activités automatiques indispensables à la vie : digestion, respiration, rythme cardiaque, circulation artérielle et veineuse, pression artérielle, sécrétion et excrétion…

Le SNA est censé maintenir ou rétablir le milieu intérieur dans des conditions optimales face à tous les changements que nous vivons tant physiques que psychologiques.


Ce processus se nomme l’homéostasie. 

Ainsi, des mécanismes de régulation vont permettre à notre cœur de s’adapter.
Contrairement à ce que pense la plupart des gens, le cœur même au repos, ne bat pas selon un rythme régulier. On sait aujourd'hui que c’est loin d’être le cas et que ce rythme est étonnamment irrégulier avec un intervalle de temps entre deux battements consécutifs en constante évolution. 

On appelle cela, la variabilité de la fréquence cardiaque (VFC). 

Ce phénomène est imperceptible pour nous car la différence est de l’ordre des millisecondes (c'est-à-dire de quelques millièmes de secondes). Mais il est possible de mesurer ces infimes écarts à partir d’un électrocardiogramme et d’un logiciel de traitement du signal cardiaque.

La Variabilité du Rythme Cardiaque(VRC) est sous la dépendance du système nerveux autonome et de ses deux branches opposées et complémentaires que sont le système nerveux sympathique (système de l’action, de l’activité) et le système nerveux parasympathique (système du repos, de la restauration d’énergie). 

La variabilité cardiaque est reconnue aujourd’hui par les scientifiques comme un bon indicateur du fonctionnement du système nerveux autonome. 
Nous pouvons dire que si une diminution de la variabilité cardiaque est observée, alors le système nerveux autonome est moins flexible et risque de s’adapter moins bien à certains changements et stress.  
Au contraire, si la variabilité cardiaque est augmentée, le système nerveux autonome est plus flexible, plus adaptable, ce qui diminue les risques pour la santé. 

Grâce à un capteur miniaturisé du signal cardiaque, positionné sur le doigt ou sur l’oreille, et un logiciel installé sur un simple PC, il est possible d’avoir sur l’écran d’ordinateur une mesure en direct de la variabilité de la fréquence cardiaque.

Ce retour d’information (feedback) représente incontestablement un atout pour identifier les moyens d’augmenter l’amplitude de la VFC, et pour entraîner le cœur à fonctionner sur un rythme cohérent. 
La variabilité de la fréquence cardiaque peut être influencée par de multiples facteurs : la respiration, l’âge (elle diminue avec l’avancée de l’âge), le mode de vie, la nature des émotions/sentiments, les maladies, le stress, l’anxiété, la dépression… 
La respiration, en particulier, est un paramètre remarquable capable d’influencer fortement notre VFC et ce, d’une manière très simple :  il suffit de moduler notre rythme respiratoire en respirant plus lentement que la normale à la fréquence voisine de 6 cycles respiratoires par minute. 
( 1cycle = 1 phase d’inspiration/expiration) 

Ce type de respiration déclenche une amplification et une régularisation de la VFC, qui correspond à un état de cohérence cardio-respiratoire et qui entraîne de puissants effets régénérateurs sur notre physiologie.
Il faut savoir que le cœur est le système oscillateur le plus puissant du corps humain.
Comme un chef d’orchestre, le rythme qu’il génère lorsqu’il est cohérent est capable de synchroniser plusieurs systèmes physiologiques : la respiration, les ondes cérébrales, le système baro-réflexe qui gère la pression sanguine, les ondes électromagnétiques corporelles…

Le cœur et le cerveau travaille en étroite collaboration sous le contrôle du SNA. Ils échangent des informations entre eux via le nerf vague et les nerfs du système nerveux sympathique.
L’état émotionnel est aussi un élément clé pour atteindre l’état de cohérence cardiaque.
Lorsque nous ressentons des émotions agréables, comme la joie profonde, la gratitude, l’amour…, la VFC dessine une sinusoïde ample et régulière. Ce qui veut dire que le cœur répond à ce ressenti « positif » en accélérant et décélérant fortement et harmonieusement, au rythme d’environ 6 phases d’accélération/décélération par minute.
Le cœur se positionne ainsi à sa fréquence de résonance naturelle de 0,1 Hertz.

Ce n’est plus la respiration à un rythme particulier qui entraîne le cœur à se synchroniser, c’est le rythme cohérent du cœur qui entraîne l’ensemble de la physiologie dans un fonctionnement optimal.

À l’inverse, les émotions ou sentiments dits « négatifs » comme la peur, la colère, la frustration, la tristesse ainsi que les états qui en découlent : l’angoisse, l’anxiété, le stress, les douleurs chroniques… génèrent une VFC chaotique et faible.
La courbe de VFC présente une série de dénivelés irréguliers et le rythme cardiaque varie avec des amplitudes beaucoup plus faibles que dans le cas d’émotions « positives ».
Ce fonctionnement épuise notre énergie et produit une usure de notre organisme. 
La variation de la fréquence cardiaque dans le temps montre bien la flexibilité et l’adaptibilité de notre organisme.
Une VFC devenue ample et régulière contribue à une véritable régénération physiologique, grâce à la souplesse retrouvée de notre système nerveux autonome et au rééquilibrage des influences sympathique/parasympathique.

Les pratiques de régulation émotionnelle peuvent même entraîner des états de haute cohérence.
Dans les premiers temps de pratique, on accède à un état "classique" de cohérence cardiaque et le maintien de cet état se fait grâce à des processus mentaux (évocations, souvenirs, visualisations). 
Les états « supérieurs » de cohérence, eux, ne sont plus du domaine du mental. Ils émergent, pilotés par le cœur, lorsqu'un doux lâcher-prise se produit. Ils se traduisent généralement par des sensations d'expansion de conscience, des états de bien-être très profonds, parfois proches de l'extase.

Ces états de « cohérence supérieure » correspondent à de fortes amplitudes de VFC et à des régularités quasi-parfaites.

Ces états sont hautement transformateurs physiologiquement, psychiquement et spirituellement…
Il ne s’agit pas de rechercher particulièrement ces états mais plutôt d'intégrer la pratique de la cohérence cardiaque dans sa vie de tous les jours et constater que ces expériences de "cohérence supérieure" vont de plus en plus se produire spontanément, sans "raison" extérieure.

L’exercice physique régulier, la pensée « positive », le yoga, la relaxation, la méditation, les massages, la cohérence cardio-respiratoire, l’EMDR… améliorent la variabilité de la fréquence cardiaque.
La variabilité de la fréquence cardiaque affecte profondément la façon dont nous percevons notre monde, ce que nous ressentons et comment nous agissons…
Ainsi, le cœur joue assurément un rôle majeur dans la compréhension et l’appréciation de nos expériences…
Suivant l'objectif poursuivi, on peut différencier 3 types de pratique :
1. Une pratique de base qui consiste à pratiquer la cohérence cardio-respiratoire. 
L'état produit fait osciller l'activation du système nerveux autonome tantôt vers le sympathique tantôt vers le parasympathique , redonnant ainsi de la souplesse au système.
Les intérêts majeurs de cette pratique est de pouvoir se réaliser en tout lieu, en position debout, assise, le dos bien droit, et même en marchant lentement (façon promenade).  
Pour un effet optimal, il est conseiller de pratiquer en étant concentré sur l’instant présent, dans un endroit tranquille (pieds nus dans la nature quand la saison le permet afin de se reconnecter aux énergies terrestres).
L'idéal pour profiter à plein des effets de la cohérence cardio-respiratoire est de pratiquer 3 fois par jour, 6 respirations par minute pendant 5 minutes (méthode 365).
Prendre ces quelques minutes comme un temps de qualité que l’on s’offre à soi-même.

La séance la plus importante étant celle du matin (au réveil, une décharge de cortisol remet l’organisme en activité après le jeûne ou le repos de la nuit).
On peut aussi faire cet exercice dès que le stress monte ou simplement quand on en ressent le besoin.
L’effet lâcher-prise est immédiat.
Au début de la pratique, on utilise un guide respiratoire visuel ou auditif adapté, ou une montre en mesurant 5 secondes de temps d'inspiration et 5 secondes de temps d'expiration, ou encore on compte dans sa tête les mêmes durées.


Avec de l'entraînement, cette technique s'intègre dans la vie quotidienne et devient de plus en plus un automatisme, les effets étant les mêmes, parfois supérieurs aux pratiques conscientes. 
Avec suffisamment d'entraînement, il devient possible de laisser de côté toute mesure de temps, car l'on arrive à pressentir l'état de cohérence.
Afin d’amplifier les bienfaits de cette pratique respiratoire, il est possible d’y associer la visualisation positive en se positionnant dans un sentiment de joie.
2. Une pratique de gestion émotionnelle pendant les moments où des émotions inconfortables apparaissent dans la vie quotidienne. 

En calmant la partie du cerveau qui active la réaction émotionnelle, le niveau de cohérence permet au pratiquant de retrouver un état neutre, puis de générer un relatif état de mieux-être. 
3. Une pratique avancée en créant des conditions pour que la pratique de la cohérence cardiaque fasse émerger des états de haute cohérence.  
La pratique régulière de la cohérence cardiaque amène de nombreux effets physiologiques et psychologiques favorables à la santé :

En permettant le rééquilibrage des branches sympathique et parasympathique du système nerveux autonome, le rythme cardiaque cohérent ouvre une cascade d’événements hormonaux, neuronaux et biochimiques extrêmement bénéfiques pour l’ensemble de notre physiologie.

Ainsi, en quelques minutes, on peut déjà constater une baisse du cortisol (hormone sécrétée en cas de stress durable par les glandes corticosurrénales) et une augmentation du taux de DHEA (hormone anti-stress appelée aussi hormone de jouvence).
L’influence du cortisol est non négligeable dans les affections tel le diabète, les maladies cardiovasculaires, les maladies inflammatoires, la dépression…

La pratique de la cohérence cardiaque a aussi des effets physiologiques à plus long terme comme un accroissement de la vitalité, une régulation du poids et un renforcement du système immunitaire.

Les nombreux effets physiologiques induits par la pratique de la cohérence cardiaque enclenchent un circuit vertueux d'effets psychologiques comme le retour au calme rapide après un épisode stressant, une meilleure clarté mentale et donc une meilleur capacité de prise de décision, une augmentation des ondes alpha, une amélioration de la maîtrise émotionnelle, une réduction de l'inquiétude, de l'anxiété, une meilleure tolérance à la douleur, un meilleur sommeil…
Voici les résultats d’une étude réalisée par l’institut HeartMath® sur plus de 5 500 personnes, qui ont pratiqué la cohérence du cœur, sur une période de 6-9 semaines. Cette étude a démontré des améliorations dans le bien-être mental et émotionnel:
• Baisse de 46% de l’anxiété
• Baisse de 50% de la fatigue
• Baisse de 60% de la dépression
• Amélioration de 24% la capacité à se concentrer
• Amélioration de 25% de la capacité d’écoute
• Amélioration de 30% du sommeil
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